Accédez à votre espace membre

Mot de passe oublié ?

Vous souhaitez adhérer ?

Plus d’information, nous rejoindre

L’évolution des outils

L’évolution des outils à la disposition du sélectionneur

En ne faisant appel qu’à la sélection et la reproduction sexuée, un cycle de création variétale est long : 8 à 10 ans pour une espèce annuelle. Mais avec les progrès dans les connaissances en biologie et surtout en génétique, de nouveaux outils permettant à la fois l’accélération du processus de création variétale et une meilleure utilisation de la variabilité génétique, ont été mis au point. On peut en particulier signaler l’haplodiploïdisation, le marquage moléculaire, la sélection génomique, la transgénèse et plus récemment la mutagénèse dirigée.

L’haplodiploïdisation est une technique apparue dans les années 1960. Elle consiste à obtenir des plantes haploïdes et à doubler leur nombre chromosomique. Elle permet donc d’obtenir très rapidement des lignées pures à partir du croisement de deux lignées. Afin d’atteindre le même objectif, raccourcir la durée de développement des lignées,  la culture d’embryons immatures est parfois utilisée pour accélérer les générations de fixation.

Depuis les années 1990, la sélection assistée par marqueurs moléculaires (SAM) s’est largement développée, du fait de la découverte de différents types de marqueurs moléculaires du génome. Elle est utilisée d’une part pour le transfert par rétro-croisement de gènes et d’autre part, pour l’amélioration des caractères quantitatifs. Pour ces caractères, les marqueurs moléculaires permettent la détection des QTL, zones chromosomiques impliquées dans la variation des caractères quantitatifs, et le transfert dans un même génotype des segments favorables pour les caractères étudiés.

La sélection génomique est en plein développement depuis les années 2000, surtout suite au développement extraordinaire des marqueurs moléculaires de type SNP (Single Nucleotid Polymorphism) en très grand nombre, pour un coût très faible. Elle permet de prévoir, sans expérimentation, l’aptitude d’une lignée à donner de bons hybrides par la seule connaissance de son génotype aux marqueurs. Par rapport à la SAM, qui pour les caractères quantitatifs ne permet de n’utiliser que la variation des QTL à effets forts, elle permet d’utiliser la variation de tous les QTL, y compris ceux à faibles effets.

Depuis 1995, la transgénèse est une biotechnologie largement utilisée hors Europe par les sélectionneurs de maïs. Il s’agit  d’une technologie qui peut apporter rapidement des caractères nouveaux à des plantes  (Résistance à un insecte, tolérance à un herbicide, tolérance à la sécheresse) et importants pour les agriculteurs surtout dans un contexte de changement climatique. Le développement de la mutagénèse dirigée, ou édition du génome, surtout avec la technologies CRISPR, ouvre de nouvelles possibilités d’actions, sans introduction d’ADN exogène.

Avec l’évolution de ces outils, c’est le paradigme même de la sélection qui change. La sélection qui au début était basée uniquement sur le phénotype des plantes, c’est-à-dire sur ce qui se voit, devient de plus en plus basée sur leur génotype. Il en résulte en général un gain de temps dans l’élaboration de la variété, donc une réponse plus rapide à la demande de l’agriculteur ou de la société, mais aussi une meilleure utilisation des ressources génétiques, voire même des caractères nouveaux.

 

Petite histoire de la sélection
Pourquoi améliorer les plantes ?
Des variétés homogènes
Comment obtient-on une nouvelle variété ?

Partager
Imprimer