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Petite histoire de la sélection

De la domestication des plantes alimentaires …

L’amélioration des plantes a commencé avec leur domestication. Au sens strict du terme, c’est le passage pour une espèce de sa forme sauvage à sa forme cultivée. La domestication des plantes a commencé il y a 8-10 000 ans environ, lorsque l’Homme est devenu agriculteur, et qu’il a commencé à récolter des graines pour les ressemer.

Tant que l’Homme vivait de la cueillette, les populations sauvages n’étaient pas affectées par son intervention. Les graines qui échappaient à la récolte contribuaient à la génération suivante. Au sein de ces populations sauvages, la sélection naturelle a favorisé tous les caractères qui augmentent les chances d’une plante de laisser des descendants à la génération suivante. Ces caractères sont, notamment : la capacité d’égrenage spontané, avec des mécanismes favorisant la dispersion des graines, la formation  de graines protégées, voire dormantes, ainsi qu’une hétérogénéité de maturation sur la plante.

Avec le passage à l’agriculture, ce sont les graines récoltées par l’Homme qui sont ressemées pour la culture suivante. La sélection naturelle intervient toujours, mais dans des conditions écologiques différentes de celles de l’état sauvage. De plus, au moment du ressemis, les plantes ayant des caractères facilitant la récolte sont favorisées :maximiation de la quantité récoltée en une seule fois (homogénéité de maturation), sans égrenage spontané, avec des grains nus pour les céréales. Les grains ressemés correspondent aussi à ceux issus de plantes que l’Homme a appréciées pour différents caractères. C’est ainsi que la domestication a eu une action sur la composition chimique des grains consommés (par une sélection sur le goût des graines ou des pâtes faites avec ces graines ou sur la fermentescibilité des pâtes de céréales…). La conjonction des deux types de sélections (naturelle et humaine), pendant des milliers de générations, a retenu des gènes bien spécifiques. Ceux-ci étaient soit déjà  présents, mais à faible fréquence, dans le matériel sauvage,soit issus de nouvelles mutations géniques à effets assez forts.Ceci a conduit aux types de plantes actuellement cultivées. La morphologie et la physiologie des plantes en ont été complètement modifiées. On sait maintenant que ces modifications importantes, chez les céréales, sont dues à un nombre limité de gènes à effets forts (de l’ordre de cinq chez le maïs).

… à une véritable sélection de variétés adaptées à la culture par l’homme.

Par rapport au nombre total d’espèces végétales (environ 250 000), les espèces retenues par l’Homme sont en fait en nombre très réduit. Au total environ 350 à 400 espèces (plantes de grande culture, plantes légumières, plantes textiles, fruits) ont été domestiquées. Mais ce nombre se réduit à environ 80 en ne considérant que les plantes de grande culture et les plantes légumières, et seulement une dizaine « nourrissent » le monde : blé, maïs, riz, sorghos, mil, orge, haricots, arachide, soja, patate douce, manioc, pomme de terre, auxquelles on peut ajouter deux plantes industrielles, la betterave à sucre et la canne à sucre. La principale raison de ce faible nombre d’espèces domestiquées est que n’ont été domestiquées que les espèces présentant un attrait ou une utilité pour l’Homme (par exemple la présence d’amidon chez les céréales) et des « prédispositions » à la domestication par l’existence de mutations entraînant des caractères favorables au processus de domestication.

Le processus de domestication s’est poursuivi par une sorte de sélection « massale » entre populations mais aussi à l’intérieur des populations. Il en est résulté des « populations de pays », bien adaptées localement, mais avec des performances assez faibles. Depuis les travaux de Louis de Vilmorin, au milieu du XIXe siècle, puis la re-découverte des lois de Mendel, l’amélioration des plantes est devenue un processus volontaire. Cependant, ce n’est qu’à partir du milieu du XXe siècle que la sélection de variétés végétales est devenue plus efficace.

 

Pourquoi améliorer les plantes ?
Des variétés homogènes
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